Pour nous, en tant que diaspora africaine, le "Festival International de Danse de Ouagadougou -FIDO" est une occasion importante de reconstruire les dialogues passés et d'en créer de nouveaux avec le multiculturalisme africain. Danser notre histoire sur le Continent Mère constituera une profonde reconnexion spirituelle pour ceux d'entre nous qui honorent les ancêtres qui ont traversé de force l'Atlantique il y a plus de 500 ans. La possibilité qu'offre ce festival nous permettra d'établir des retours possibles à partir du langage de la danse, de la musique, de la poésie, entre ce que nous sommes aujourd'hui en tant que diaspora et le présent africain. Ce n'est qu'en nous rencontrant, en apprenant à nous connaître, que nous pourrons combler les lacunes historiques que la colonie nous a léguées. Notre façon de le faire est de raconter l'histoire des femmes de la diaspora africaine qui ont résisté de différentes manières au régime esclavagiste en Amérique. C'est une façon de les honorer et de les libérer. Les ramener en Afrique signifie une guérison transgénérationnelle, une réparation spirituelle. C'est pourquoi, pour Trama Danza, le collectif de recherche en danse afrodiasporique, apprendre à connaître le Burkina Faso et partager le langage que l'Afrique nous a légué dans nos corps, c'est plus que danser, c'est "danser l'histoire" au cœur de notre mère Afrique.